Notre interview d’Hironobu Sakaguchi à la Japan Expo 2014

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Notre interview d’Hironobu Sakaguchi à la Japan Expo 2014

Cette année, la Japan Expo avait invité Hironobu Sakaguchi : le créateur (entre autres) de Final Fantasy venu présenter son nouveau jeu (pour mobiles) Terra Battle. Nous avons eu l’opportunité de l’interviewer en table ronde (avec plusieurs médias) : Final Fantasy Dream, Le Journal du Japon et TVhdland.

Ci-dessous, la vidéo faite par le site Final Fantasy Dream, que nous remercions.

FF Dream : Bonjour Sakaguchi-san. Nous sommes très heureux de vous recevoir en France. Personnellement je vous ai vu la dernière fois en 2007, à Japan Expo pour le premier projet de Mitswalker : Lost Odyssey et Blue dragon. Nous sommes très heureux de vous revoir avec un nouveau jeu. Est-ce que vous pouvez nous parler de cette idée de Terra Battle?

Hironobu Sakaguchi : C’est vrai que Japan Expo est un salon que j’apprécie. J’ai un affect particulier pour lui. Donc je suis très heureux de pouvoir venir ici pour présenter mon nouveau jeu : Terra Battle. Il est vrai que je ne suis pas venu présenter le jeu dans ses moindres détails. C’est une introduction, je suis venu avec peu d’infos certes, mais au moins je voulais annoncer au joueur le titre ; leur annoncer qu’il s’agit d’un RPG sur smartphone et qu’il sortirait en septembre sur Android et IOS.

Et vous dire également que le jeu sera en collaboration avec un certain nombre d’artistes que j’affectionne, notamment Nobuo Uematsu qui va composer plus d’une vingtaine de musiques dont certaines qui sont plutôt longues (des thèmes de 3-4 minutes) ce qui est assez rare pour un jeu vidéo. Il y a aussi d’autres personnes avec qui je travaille depuis Final Fantasy comme le chara-designer Hideo Minaba, ainsi que Kimihiko Fujisaka, qui travaille avec moi depuis The Last Story.

Toutes ces choses, je suis heureux de vous les annoncer en avant-première à Paris car c’est une ville que j’affectionne beaucoup, et je suis heureux d’être à Japan Expo.

Tvhdland : C’est un jeu sur mobile. je voulais savoir quel est son opinion sur l’état du marché et est-ce que ces nouveaux appareils bouleversent énormément le monde du jeu-vidéo ?

H. S. : Le marché du smartphone était pour moi totalement inattendu, comme pour beaucoup de personnes. Je fais partie de ces gens qui ont vu arriver la Famicom (La NES), qui s’est développée en Super Famicom (la Super Nintendo). Le PC se développait aussi dans son coin. On voyait que le jeu vidéo évoluait d’un point de vue technologique et j’étais persuadé qu’il allait continuer son chemin vers des consoles de plus en plus puissantes.

Et puis d’un seul coup, nous avons vu arriver le smartphone, un peu comme si vous imaginez un gros tronc d’arbre et qu’une nouvelle branche apparait dessus. Ça a été une surprise plutôt plaisante pour moi, dans le sens où cela nous a permis de nous changer les idées. Nous avons pu voir apparaitre de nouvelles choses comme le Free to Play. Le fait que cela soit du téléchargement nous a aussi permis d’avoir un jeu qui peut plaire ou non au départ, et que l’on peut faire évoluer au fil des mises à jour. On peut entretenir un jeu sur la longueur, ce qui était totalement impossible avant, avec les cartouches de jeu. On peut ajouter des lignes de code dans le programme pour faire évoluer le jeu, ce qui n’existait pas avant pour les jeux sur les consoles classiques. C’est une évolution qui me convient assez bien.

En tant que développeur aussi, ce qui me plait beaucoup avec les smartphones c’est que j’ai un peu l’impression de revenir à l’époque du premier Final Fantasy : nous avons commencé le développement à quatre personnes. Puis le jeu a pris de l’ampleur et nous l’avons terminé à 10 personnes. Là, c’est un peu la même ambiance, on fait ça dans notre coin avec une petite équipe. Nous sommes sept/huit personnes à développer Terra Battle, la communication est beaucoup plus directe et le développement plus dynamique. C’est un environnement qui me convient, qui est agréable et qui est rendu possible grâce à l’environnement du smartphone.

Journal du Japon : Nous venons de parler du contenu technologique. Est-ce la même chose pour les histoires ? Raconte t-on de la même façon les histoires ? Votre avis par rapport au contenu ?

H. S. : La façon de raconter une histoire, et même le contenu des histoires, ne change finalement qu’assez peu. Dans Terra Battle, il y aura un véritable scénario. La seule véritable chose importante c’est : qu’est-ce qu’apporte un smartphone pour le contenu ? Oui d’un point de vue technique, nous savons que ça sera forcément moins impressionnant que ce que l’on a sur les consoles actuelles. Donc qu’est-ce qu’on peut apporter de plus, en tout cas pour la narration ? Il faut essayer d’attirer le joueur avec une histoire intéressante, vous allez voir, j’essaie d’écrire une histoire qui sera de plus en plus surprenante et qui devrait surprendre les joueurs au fur et à mesure de leur partie. L’important n’est pas de se demander si l’on a perdu au change, est-ce que c’est plus faible qu’avant ? Mais plutôt : qu’est ce qu’on peut avoir de nouveau maintenant avec l’utilisation du smartphone ? Et il y a encore des choses à faire.

Tvhdland : Faire un RPG sur mobile c’est quand même beaucoup de défis, c’est un appareil qui doit se déplacer, le temps de jeu est parfois peut-être court car ça peut être dans les transports en commun. Allez-vous utiliser les différents capteurs comme le GPS ou le gyroscope ?

H. S. : Concernant tous les détails du système de jeu, je ne pourrais pas vous les annoncer en détails avant le mois d’août. D’un point de vue technique, cela sera forcément moins impressionnant qu’un jeu de console actuelle. Mais il y a quelque chose d’intéressant qui prend en compte les particularités du smartphone, c’est l’évolution du jeu. Comme cela est du dématérialisé, nous pouvons le faire évoluer beaucoup plus facilement que les anciens jeux où une fois que l’univers était bouclé, c’était terminé, il fallait attendre une suite. On a cette possibilité avec le smartphone.

Ce sont des jeux très dynamiques, des parties qui peuvent être très courtes, mais ce côté un peu festif et rapide nous offre la possibilité de faire avancer le jeu aussi de manière un peu différente, par le biais de collaborations. Alors que dans un jeu qui va être bouclé en botte, ça va être un seul univers et il sera difficile de faire venir des artistes qui ont des visions très différentes. En revanche avec un smartphone, il est plus facile de faire quelque chose de beaucoup plus festif et de demander à de nouveau collaborateurs de faire de nouveaux éléments, de les implémenter, et d’en faire profiter aussitôt les joueurs par le biais d’une simple mise à jour.
L’évolution du jeu fait partie des possibilités offertes par le smartphone, et qui n’était pas possible jusqu’à présent.

Play3-live : Que pensez-vous de la next gen ? Est-ce que ça vous intéresserait de développer un jeu dessus ?

H. S. : Tout à l’heure je vous parlais de collaborations. Le plan de ces collaborations est très précis et devrait vous plaire je pense. Cela sera annoncé bientôt. Mais vous verrez qu’à la fin de ce plan, pour la toute dernière évolution de Terra Battle, si nous arrivons au but que nous nous sommes fixés, j’aimerais qu’il atterrisse sur les consoles actuelles.

FFDream : Je viens d’une communauté fondatrice par rapport à Final Fantasy. Nous sommes fans depuis… Le site a été crée en 2002 (douze ans !). Square vous a mis en avant en tant qu’icône dans le dernier Kingdom Hearts (Birth by Sleep). Vous êtes Master Eraqus. En avez-vous discuté avec Square ? Est-ce que ça a été une surprise pour vous ?

H. S. : Je suis un gentil ou un méchant ? J’avais un peu peur que ce soit un méchant, mais si c’est un gentil tant mieux. Je suis un peu au courant de cette histoire, mais j’étais persuadé que j‘allais avoir un rôle de méchant car quand je travaillais avec Tetsuya Nomura, j’annulais la moitié de ses trucs, donc je me suis dit qu’un jour il voudrait se venger, mais non. Donc si vous avez l’occasion de voir Tetsuya Nomura vous pouvez lui dire merci (rires).

Merci au service presse Japan Expo, à Sakaguchi-san et son traducteur pour leur gentillesse et leur disponibilité. Sans oublier nos confrères présents, en particulier FF Dream.

LES COMMENTAIRES

    • Cette année, la Japan Expo avait invité Hironobu Sakaguchi : le créateur (entre autres) de Final Fantasy venu présenter son nouveau jeu (pour mobiles) Terra Battle. Nous avons eu l'opportunité de l'interviewer en table ronde (avec plusieurs médias) : Final Fantasy Dream, Le Journal du Japon et TVhdland. Ci-dessous, la vidéo faite par le site Final Fantasy Dream, que nous remercions. FF Dream : Bonjour Sakaguchi-san. Nous sommes très heureux de vous recevoir en France. Personnellement je vous ai vu la dernière fois en 2007, à Japan Expo pour le premier projet de Mitswalker : Lost Odyssey et Blue dragon. Nous sommes très heureux de vous revoir avec un nouveau jeu. Est-ce que vous pouvez nous parler de cette idée de Terra Battle? Hironobu Sakaguchi : C'est vrai que Japan Expo est un salon que j'apprécie. J'ai un affect particulier pour lui. Donc je suis très heureux de pouvoir venir ici pour présenter mon nouveau jeu : Terra Battle. Il est vrai que je ne suis pas venu présenter le jeu dans ses moindres détails. C'est une introduction, je suis venu avec peu d'infos certes, mais au moins je voulais annoncer au joueur le titre ; leur annoncer qu'il s'agit d'un RPG sur smartphone et qu'il sortirait en septembre sur Android et IOS. Et vous dire également que le jeu sera en collaboration avec un certain nombre d'artistes que j'affectionne, notamment Nobuo Uematsu qui va composer plus d'une vingtaine de musiques dont certaines qui sont plutôt longues (des thèmes de 3-4 minutes) ce qui est assez rare pour un jeu vidéo. Il y a aussi d'autres personnes avec qui je travaille depuis Final Fantasy comme le chara-designer Hideo Minaba, ainsi que Kimihiko Fujisaka, qui travaille avec moi depuis The Last Story. Toutes ces choses, je suis heureux de vous les annoncer en avant-première à Paris car c'est une ville que j'affectionne beaucoup, et je suis heureux d'être à Japan Expo. Tvhdland : C'est un jeu sur mobile. je voulais savoir quel est son opinion sur l'état du marché et est-ce que ces nouveaux appareils bouleversent énormément le monde du jeu-vidéo ? H. S. : Le marché du smartphone était pour moi totalement inattendu, comme pour beaucoup de personnes. Je fais partie de ces gens qui ont vu arriver la Famicom (La NES), qui s'est développée en Super Famicom (la Super Nintendo). Le PC se développait aussi dans son coin. On voyait que le jeu vidéo évoluait d'un point de vue technologique et j'étais persuadé qu'il allait continuer son chemin vers des consoles de plus en plus puissantes. Et puis d'un seul coup, nous avons vu arriver le smartphone, un peu comme si vous imaginez un gros tronc d'arbre et qu'une nouvelle branche apparait dessus. Ça a été une surprise plutôt plaisante pour moi, dans le sens où cela nous a permis de nous changer les idées. Nous avons pu voir apparaitre de nouvelles choses comme le Free to Play. Le fait que cela soit du téléchargement nous a aussi permis d'avoir un jeu qui peut plaire ou non au départ, et que l'on peut faire évoluer au fil des mises à jour. On peut entretenir un jeu sur la longueur, ce qui était totalement impossible avant, avec les cartouches de jeu. On peut ajouter des lignes de code dans le programme pour faire évoluer le jeu, ce qui n'existait pas avant pour les jeux sur les consoles classiques. C'est une évolution qui me convient assez bien. En tant que développeur aussi, ce qui me plait beaucoup avec les smartphones c'est que j'ai un peu l'impression de revenir à l'époque du premier Final Fantasy : nous avons commencé le développement à quatre personnes. Puis le jeu a pris de l'ampleur et nous l'avons terminé à 10 personnes. Là, c'est un peu la même ambiance, on fait ça dans notre coin avec une petite équipe. Nous sommes sept/huit personnes à développer Terra Battle, la communication est beaucoup plus directe et le développement plus dynamique. C'est un environnement qui me convient, qui est agréable et qui est rendu possible grâce à l'environnement du smartphone. Journal du Japon : Nous venons de parler du contenu technologique. Est-ce la même chose pour les histoires ? Raconte t-on de la même façon les histoires ? Votre avis par rapport au contenu ? H. S. : La façon de raconter une histoire, et même le contenu des histoires, ne change finalement qu'assez peu. Dans Terra Battle, il y aura un véritable scénario. La seule véritable chose importante c'est : qu'est-ce qu'apporte un smartphone pour le contenu ? Oui d'un point de vue technique, nous savons que ça sera forcément moins impressionnant que ce que l'on a sur les consoles actuelles. Donc qu'est-ce qu'on peut apporter de plus, en tout cas pour la narration ? Il faut essayer d'attirer le joueur avec une histoire intéressante, vous allez voir, j'essaie d'écrire une histoire qui sera de plus en plus surprenante et qui devrait surprendre les joueurs au fur et à mesure de leur partie. L'important n'est pas de se demander si l'on a perdu au change, est-ce que c'est plus faible qu'avant ? Mais plutôt : qu'est ce qu'on peut avoir de nouveau maintenant avec l'utilisation du smartphone ? Et il y a encore des choses à faire. Tvhdland : Faire un RPG sur mobile c'est quand même beaucoup de défis, c'est un appareil qui doit se déplacer, le temps de jeu est parfois peut-être court car ça peut être dans les transports en commun. Allez-vous utiliser les différents capteurs comme le GPS ou le gyroscope ? H. S. : Concernant tous les détails du système de jeu, je ne pourrais pas vous les annoncer en détails avant le mois d'août. D'un point de vue technique, cela sera forcément moins impressionnant qu'un jeu de console actuelle. Mais il y a quelque chose d'intéressant qui prend en compte les particularités du smartphone, c'est l'évolution du jeu. Comme cela est du dématérialisé, nous pouvons le faire évoluer beaucoup plus facilement que les anciens jeux où une fois que l'univers était bouclé, c'était terminé, il fallait attendre une suite. On a cette possibilité avec le smartphone. Ce sont des jeux très dynamiques, des parties qui peuvent être très courtes, mais ce côté un peu festif et rapide nous offre la possibilité de faire avancer le jeu aussi de manière un peu différente, par le biais de collaborations. Alors que dans un jeu qui va être bouclé en botte, ça va être un seul univers et il sera difficile de faire venir des artistes qui ont des visions très différentes. En revanche avec un smartphone, il est plus facile de faire quelque chose de beaucoup plus festif et de demander à de nouveau collaborateurs de faire de nouveaux éléments, de les implémenter, et d'en faire profiter aussitôt les joueurs par le biais d'une simple mise à jour. L'évolution du jeu fait partie des possibilités offertes par le smartphone, et qui n'était pas possible jusqu'à présent. Play3-live : Que pensez-vous de la next gen ? Est-ce que ça vous intéresserait de développer un jeu dessus ? H. S. : Tout à l'heure je vous parlais de collaborations. Le plan de ces collaborations est très précis et devrait vous plaire je pense. Cela sera annoncé bientôt. Mais vous verrez qu'à la fin de ce plan, pour la toute dernière évolution de Terra Battle, si nous arrivons au but que nous nous sommes fixés, j'aimerais qu'il atterrisse sur les consoles actuelles. FFDream : Je viens d'une communauté fondatrice par rapport à Final Fantasy. Nous sommes fans depuis... Le site a été crée en 2002 (douze ans !). Square vous a mis en avant en tant qu'icône dans le dernier Kingdom Hearts (Birth by Sleep). Vous êtes Master Eraqus. En avez-vous discuté avec Square ? Est-ce que ça a été une surprise pour vous ? H. S. : Je suis un gentil ou un méchant ? J'avais un peu peur que ce soit un méchant, mais si c'est un gentil tant mieux. Je suis un peu au courant de cette histoire, mais j'étais persuadé que j'allais avoir un rôle de méchant car quand je travaillais avec Tetsuya Nomura, j'annulais la moitié de ses trucs, donc je me suis dit qu'un jour il voudrait se venger, mais non. Donc si vous avez l'occasion de voir Tetsuya Nomura vous pouvez lui dire merci (rires). Merci au service presse Japan Expo, à Sakaguchi-san et son traducteur pour leur gentillesse et leur disponibilité. Sans oublier nos confrères présents, en particulier FF Dream. Lien vers la news complète : Notre interview d'Hironobu Sakaguchi à la Japan Expo 2014 - PS4 News