TEST DE BioShock

PS3
TEST DE BioShock

Un peu plus d’un après sa sortie sur 360 et PC, voici que le « meilleur jeu de l’année 2007 » débarque enfin sur Playstation 3. Avec l’aide de quatre autres studios Irrational Games (2K Czech) a fait en sorte de nous offrir le plus rapidement possible un BioShock tout aussi excellent et avec quelques bonus par rapport à la version 360. Plongeons donc vers Rapture pour vérifier si les 14 mois d’attente n’ont pas été vains.

Une œuvre de science-fiction

C’est en 1960 au cours d’un vol au-dessus de l’Atlantique qu’un avion de ligne se crashe dans l’océan. Pendant la chute de l’appareil, l’écran reste noir mais les cris perçants des passagers laissent imaginer toute l’horreur de la scène. L’écran titre « BioShock » apparaît alors et le ton est donné. Vous incarnez le seul passager survivant, qui reprend ses esprits en plein milieu de l’océan, encerclé par les débris et les flammes qui illuminent l’inquiétante noirceur de l’eau en pleine nuit.

Au cœur de cette scène apocalyptique, un mystérieux phare surplombe la carcasse de l’avion, coulant au fin fond des abysses. N’ayant pas d’autre alternative, vous nagez dans sa direction pour vous y abriter. A votre arrivée, la porte du phare est ouverte et semble vous accueillir à bras ouverts. Vous découvrez dans ces lieux une bathysphère, véritable ascenseur aquatique. Dès votre descente vers l’inconnu, un film projeté sur le mur se lance et vous vante les mérites d’une ville aquatique nommée Rapture. A la fin de cette projection, vous découvrez alors derrière la vitre une scène inoubliable : votre arrivée dans cette citée utopique et artistique.

Cette découverte ne vous laissera pas indifférent, tellement cette ville sous-marine semble gigantesque et impose véritablement le respect. Dans l’histoire des jeux vidéo, une telle amorce n’avait pas été aussi prenante mis à part peut-être le tout premier Half-Life sorti en 1998, avec les péripéties du docteur Gordon Freeman lors de sa première journée de travail scientifique. Ici, la ville de Rapture semble idéalement accueillante, mais vous remarquerez rapidement que la réalité est tout autre et croire en l’utopie mène bien souvent à la folie.
Par respect de l’excellence du scénario de BioShock, nous ne vous en dirons pas plus, mais sachez que l’aventure sera riche en rebondissements. Derrière ce FPS mêlant action et survie se cache une œuvre narrative, véritable roman de science-fiction à part entière, à la manière d’un excellent 1984 de George Orwell.

Une ambiance hors du commun

En adéquation avec son savoureux scénario, l’ambiance de BioShock est tout aussi travaillée. Vous vous souviendrez longtemps de votre progression dans Rapture, ville sous-marine et icône vidéoludique du level design parfait. En effet, l’ambiance des années 50 est parfaitement retranscrite et chaque lieu visité possède une identité visuelle à part entière. Les environnements sont en grande partie artistiques, embellis par de nombreuses décorations « kitch » de l’époque. Véritable réseau sous-marin, Rapture offre une architecture envoûtante et cohérente. C’est bien simple : on s’y croirait !

L’ambiance du titre est renforcée par une tension palpable. BioShock emprunte quelques éléments d’un bon survival horror, et vous serez surpris à bien des occasions. On ressent parfaitement une impression perpétuelle de ville idéaliste ayant basculé dans l’horreur. Ainsi, les lieux visités sont en apparence rassurants, souvent animés de petites musiques d’époque, pour finalement être les scènes d’affrontements macabres.
S’ajoute une ambiance sonore tout aussi soignée. La bande son rejoint la grandeur de Rapture et propose de nombreuses séquences orchestrales inoubliables, passant des musiques jazz d’époque à de célèbres ballets de musiques classiques. Imaginez la scène, vous affrontez sans relâche dans un théâtre de nombreuses vagues d’ennemis, pendant qu’une musique classique de ballet (« Casse-noisettes » de Tchaïkovski) tourne en boucle ! Cela donne des scènes mémorables, tout simplement. Les bruitages sont quant à eux tout aussi réussis, donnant parfois des frissons au cœur de cette ville-fantôme. Les doublages français sont pour leur part d’excellente facture, ce qui est assez rare pour être souligné.

Vous l’aurez compris, ce qui fait la force de BioShock c’est avant tout son ambiance divine et sa trame scénaristique maitrisée. Comme quoi, FPS ne rime pas forcément avec histoire décousue.

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Un jeu sans Rapture ?

BioShock fait partie de ces jeux que l’on reconnaît au premier coup d’œil, à la première image. Ceci découle d’une réalisation unique et de qualité. Non seulement le titre nous offre un univers sous marin proche des villes US des années 50 mais en plus il le fait avec brio. L’univers que les développeurs souhaitent instaurer passe également par la réalisation graphique du soft. Un an après le jeu est toujours aussi beau et a bien vieilli. Certes le jeu n’est pas plus beau que sur la console de Microsoft, mais il a le mérite d’être exactement au même niveau. C’est déjà ça, quand on voit que certains titres disponibles simultanément sur 360 et PS3 sont moins beaux sur cette dernière. Il est plus qu’agréable de voir des portages (mêmes tardifs) offrir la même expérience visuelle.

Ce qui fait la force de la réalisation de BioShock ce sont ses effets d’eau et la qualité de ses décors. Pour les premiers, ils sont littéralement sublimes. Il s’en faut de peu pour que l’on prenne son verre et aille se servir à la source, tellement l’eau est bien modélisée. Du côté des décors, ils ont été designés avec soin et détails. L’ambiance 50’s se lit sur les murs de Rapture. Malgré l’impression diffuse de voir les mêmes parois en intérieur, les développeurs ont su nous faire voyager dans des zones assez différentes mais qui ne forment qu’un seul univers. On est loin des centaines de couloirs lugubres de F.E.A.R. On peut donc dire que l’Unreal Engine 3, si souvent utilisé sur cette génération de consoles, a été manipulé avec brio pour un rendu de qualité. Malgré son « âge », le jeu n’a pas pris une ride et se permet même de surpasser pas mal de titres qui se veulent « de leur époque ».

Et la technique dans tout ça ? Bien que le jeu se passe sous l’eau votre console ne grillera pas. Le jeu est relativement fluide, même si quelques passages souffrent de quelques ralentissements. Mais sur la dizaine d’heures de jeu cela ne représente que quelques petites minutes. L’IA n’est pas aussi développée que celle d’un F.E.A.R, mais elle a le mérite d’être bien travaillée. Les ennemis ne seront pas stupides, sauront utiliser les décors à leur avantage, et n’hésiteront pas à vous balancer une poubelle sur la tronche s’ils se retrouvent à cours de munitions. Enfin les bugs sont heureusement extrêmement rares, ce qui n’empêche pas 2K d’avoir déjà prévu un patch pour le jeu. Mais celui-ci servira plus à stabiliser quelques textures qui s’amusent à sautiller. Rien de bien méchant en comparaison des difficultés rencontrées pour Assassin’s Creed l’an passé.

Venons-en au gameplay de BioShock. Le titre est relativement facile à prendre en mains. Les gâchettes servent à tirer (L2 pour les pouvoirs, R2 pour les armes à feu) et les touches L1 et R1 permettent de naviguer dans les inventaires pouvoirs/armes. A noter qu’appuyer sur les deux entraînera l’ouverture d’un inventaire commun. Les déplacements sont assez rapides et totalement fluides. Les Big Daddies (ou Protecteurs en VF) sont des boss comme on aime en voir, et les avoir à nos côtés à quelques occasions est un plus non négligeable . BioShock n’est pas un FPS traditionnel, en effet des éléments de RPG se sont glissés dans le titre. Ainsi vos armes, pouvoirs, santé et jauge de plasmides pourront évoluer au fil du jeu. Vos capacités également. Ainsi vous pourrez pirater plus facilement des tourelles volantes et les rallier à votre cause. Mais attention des choix seront à faire ! Il faudra donc mûrement réfléchir avant de zapper un pouvoir au profit d’un autre ! Le seul regret à émettre au sujet de la jouabilité du titre concerne plutôt la linéarité du gameplay. Au fond, ce n’est pas un si gros défaut que ça, les FPS cultes sont quasiment tous des jeux très linéaires et scriptés.

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Test du DLC

Exclusif à la Playstation 3 et un temps prévu pour figurer sur le Blu-ray lors de la sortie de Bioshock, les challenge rooms sont téléchargeables sur le PSN depuis décembre 2008 pour 7,99€. Replongeons à Rapture voir ce qu’il en est.

N’ayez pas peur ma sœur !

Le DLC de Bioshock offre 3 défis dont voici un tour d’horizon :

  • Individualisme

    Ici pour parvenir à sauver la Petite Sœur il vous faudra vaincre un protecteur. Seulement vous n’avez aucune arme et pas de plasmides. A vous de faire cogiter vos méninges pour y parvenir.

    C’est le défi le plus court du jeu, qui peut être réalisé en moins de trois minutes avec un peu d’entraînement. Il est aussi le plus stratégique et tactique des trois, car pour éviter de finir en passoire il faudra utiliser avec un timing fin et précis les quelques aides que vous pourrez trouver dans le niveau.

  • Des événements épouvantables

    La Petite Sœur est bloquée en haut de la grand roue, à vous de la ramener sur terre saine et sauve. Ici vous aurez le droit aux armes et aux plasmides pour vous soutenir.

    Un défi qui mélange technique et combat où certains tourneront longtemps en rond avant de se dire « Ah mais c’est bien sûr ». Une bonne connaissance des armes et plasmides est un plus non négligeable pour trouver la solution.

  • Mondes de douleur

    Pour sauver la Petite Sœur il faudra survivre aux neuf salles de combats qui s’offrent à vous. Toutes les armes seront à votre disposition ainsi que quelques plasmides.

    Le défi le plus long et aussi le plus costaud, car l’on peut choisir la difficulté et certains trophées nous pousseront à augmenter cette dernière tout en fonçant dans le tas. Oublier votre cerveau laissez la parole aux muscles ! Protecteur Spirit.

Au final boucler les 3 chambres de défis peut se faire, dès la première fois, en moins de 2h. Après il faudra recommencer plusieurs fois pour trouver toutes les roses cachées dans chaque niveau et obtenir chaque trophées (12 au total).

Graphiquement le DLC est identique au jeu, même qualité, mêmes décors, même charte graphique ! Et c’est parfait en l’état, puisqu’il s’agit de l’un des plus grands charmes de Bioshock : l’ambiance graphique.

Techniquement on signalera qu’il n’y a aucun ralentissement contrairement au jeu en lui-même. L’IA des ennemis est toujours aussi bonne, et il n’y a presque aucun bug.

Au fond il n’y a aucun changement entre ce DLC et le jeu, l’on a affaire à un petit bonus qui permettra de prolonger un petit peu plus l’aventure. On peut juste regretter le prix un peu élevé de l’ensemble pour un si petit nombre de challenge. Mais que les amoureux de Bioshock se ruent sur ce DLC tant il est agréable à jouer tout en étant très proche du jeu.

Note Play3-Live : 15/20

Les plus :
  • . Une ambiance extra
  • . Un scénario bien ficelé
  • . Des graphismes travaillés
  • . Une bande son grandiose
  • . Un gameplay simple mais jouissif
  • . Un univers unique
  • . Un FPS avec une véritable âme !
Les moins :
  • . Certaines textures fades ou sautillantes
  • . Quelques rares ralentissements
  • . Un gameplay très scripté
LE BILAN DU TEST DE BioShock
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Des FPS il en existe à la pelle. Mais ceux qui proposent une expérience mémorable se comptent sur les doigts de la main. BioShock en fait partie, et se démarque par une réalisation graphique de haute volée, un univers unique et sublime, un scénario original et bien ficelé, un gameplay qui change, tout en offrant de très bonnes sensations avec une prise en mains relativement facile. Si vous aimez les FPS et les expériences magistrales ne passez surtout pas à côté de ce chef d’œuvre vidéoludique !

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